top of page

MADELYN ANN // LIES

  • Photo du rédacteur: PERSONA
    PERSONA
  • il y a 3 jours
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 14 heures


©Gweza
©Gweza

Les mélodies, les arrangements, les belles idées et la voix envoûtante de Madelyn Ann continuent à fasciner, depuis NEVEZ AMZER (2023), et encore plus avec son nouvel album LIES, fraîchement sorti dans les bacs. Un vrai régal pour les oreilles, où se mêlent pop atmosphérique, rock énergique et sonorités cinématographiques, loin du cliché trad.  Elle nous dévoile, ici, les facettes plurielles de son talent, en chantant cette fois en langue bretonne, française et anglaise, nous offrant des mélodies addictives, des textes touchants, profondément précieux.

Ce disque est une déclaration amoureuse, audacieuse, poétique, féministe, écologique, engagée, magnifiquement arrangée, qui comporte de superbes harmonies, quelque part entre London Grammar et Her. Passionnant de bout en bout. Plongeons dans l'univers de LIES et découvrons les secrets de cet album avec Madelyn Ann.


Madelyn, votre musique mélange des sonorités pop, rock et atmosphériques, avec des influences allant de Cocteau Twins à Kate Bush. Quelles sont vos plus grandes inspirations musicales ?

Des voix féminines bien sûr. Il y a eu des artistes pop comme Lana Del Rey ou Florence and The Machines, mais aussi des grandes voix issues de la world musique comme Loreena Mckennitt ou Lisa Gerrard. En ce qui concerne les groupes de musique, j’ai beaucoup écouté Radiohead, et je reste fascinée par l’éclectisme musical dont ils ont fait preuve.


Vous avez choisi de vous exprimer principalement en breton. Comment vos racines bretonnes ont-elles façonné votre identité artistique ?

Il y avait cette envie de faire un pont entre la musique que j'aime et la langue bretonne apprise une fois adulte. C’était justement une façon pour moi de rendre hommage à ces racines. Bien qu’ayant grandi en Normandie, il y avait cette identité bretonne au fond de moi, qui sommeillait, et qui ne demandait qu’à être réveillée.


Comment décririez-vous le paysage musical breton actuel, et comment vous y situez-vous ?

Il est composé majoritairement d’artistes issues de la musique traditionnelle bretonne. La scène rock est également bien représentée, tout comme la scène électronique. En revanche, je déplore le fait qu’il y ait peu d’artistes se revendiquants « pop-rock » tout comme la sous-représentation des femmes sur la scène musicale bretonne sous toutes ses formes.


Comment votre environnement familial et culturel a-t-il influencé votre passion pour la musique et votre choix de chanter en breton ?

J’ai un peu une double culture grâce à mes parents. Le côté pop, variété, par ma mère, et le côté rock voir punk par mon père.


Votre album s'intitule LIES. Pourquoi ce titre, et comment reflète-t-il les différentes facettes de votre musique ?

LIES signifie " multiple " en breton. En tant que groupe nous avons chacun mis un peu de nos influences musicales personnelles dans nos chansons.


Pourriez-vous nous parler du processus créatif de LIES ? Comment, où et avec qui les chansons ont-elles pris forme ?

Nous avons deux façons principales de travailler. Soit j’apporte une idée de texte et de mélodie, et les musiciens viennent créer une instru autour. Ou l’inverse, l’un des musiciens envoie une idée d’instru et je viens chercher une ligne mélodique à la voix et des paroles. Il y a de nombreux feed back avant les démos définitives pour arriver en studio d’enregistrement avec une version finale prête à être enregistrée. On cherche l’efficacité.


Dans cet album vous explorez des thèmes poétiques et engagés, comme la place des femmes et l'écologie. Quel est votre position en tant qu'artiste ?

En tant que femme et artiste féminine, je suis souvent confrontée à du sexisme ou à la minorisation de mon genre, ce que j’ai à dire la dessus, je le mets dans mes chansons. Ça donne des titres comme Preizh (la proie) ou Nann (non). L’écologie est également un thème récurrent dans mes textes. J’ai la chance de pouvoir habiter à la campagne, et j’essaye d’être le plus sobre possible dans mon mode de vie. Je suis très sensible aux questions environnementales et je ne comprends pas que ce ne soit pas une priorité pour le gouvernement ou pour certaines personnes qui m’entourent.


L'album inclut des titres en breton, en anglais et en français. Comment se sont faits ces choix linguistiques ?

J’écris depuis l’adolescence et j’ai appris le breton à 28 ans. J’ai donc beaucoup de texte en français. Il me tient à cœur d’exprimer des choses dans cette langue pour que le message soit accessible au plus grand nombre et pas seulement à une minorité (malheureusement) de bretonnants. Tant que la langue bretonne sonnera dans mes chansons alors je continuerai à m’exprimer ainsi. Ce n’était pas le cas pour la chanson It’ over, alors on est parti sur de l’anglais. Nous ne sommes pas du genre à nous formaliser avec ça, bien qu’il y ait une forme de militantisme du fait de chanter en breton...


Quels ont été les plus grands défis que vous avez dû affronter pour réussir à exister dans l'industrie musicale actuelle ?

Faire accepter le choix de chanter en breton, ce qui représente toujours un défi car nous ne sommes pas programmés dans les salles ou les festivals de musiques actuelles alors que la musique que l’on fait est tout à fait actuelle. Il y a encore une barrière avec cette langue. J’espère que nous arriverons, avec les autres artistes s’inscrivants dans cette lignée, à faire exister nos projets dans ces lieux et faire en sorte de changer l’image négative que peut avoir cette langue auprès de certains programmateurs.


Comment vos expériences sur scène lors de festivals comme les Filets Bleus et l'Interceltique ont influencé votre parcours ?

Cela m’a donné confiance en moi et cela me motive à continuer l’aventure Madelyn Ann, composer de nouveaux titres et fouler encore plus de scènes en Bretagne, en France et partout où notre musique pourra toucher les gens. 


Stéphane Perraux



Lies (Atzec Music - Pias) 2025
Lies (Atzec Music - Pias) 2025


 
 
 

Comments


bottom of page